La 2ème référence du label MONSTER MELODIES RECORDS vient de paraître : BANANAMOON BAND



  
 
BANANAMOON BAND

Bananamoon Band (LP)

MONSTER MELODIES RECORDS MMLP02 (2014)

25 avril 2014 parution de l’album du Bananamoon band enregistré en 1968 par Daevid Allen et Gilly Smith avec les futurs membres d’Ame son Marc Blanc et Patrick Fontaine. Une édition limitée à 1000 exemplaires numérotés sur le label Monster mélodies records dans une pochette or métallisée  comprenant un disque vinyle translucide ainsi que de nombreux documents : photos du groupe, lettres, texte de présentation et arbre généalogique des différents entités musicales de Daevid Allen.

En septembre 1967, pour Daevid Allen l’aventure Soft Machine est terminée. De retour en Angleterre après une tournée en France, il est débarqué à Calais par les douanes anglaises qui lui interdisent le territoire pour au moins trois ans. De nationalité australienne, il n’a pas le visa obligatoire qu’on lui demande pour la première fois. Suite à un contentieux avec Robert Wyatt qui lui a reproché de jouer défoncé à un concert très important pour la carrière du groupe, les membres de Soft Machine se désintéressent alors de son sort.

Après avoir erré dans Calais avec quelques vêtements et un cahier où il écrit ses poèmes, il retourne à Paris. Hébergé par des amis, il fait des rencontres positives. Le fils de l’acteur Eroll Flyn qui lui offre un ampli et une guitare, la journaliste Yvette Romi qui le soutient en publiant des articles élogieux dans le Nouvel Observateur, la poétesse Gilly Smith, et des artistes, Elson, Ziska, Tasmin avec lesquels il va jouer au centre de recherche de l’ORTF. Durant dix semaines, chaque dimanche au café-théâtre d’avant-garde « La vieille Grille », Daevid et Gilly se produisent avec des « Liquid Light Show » en compagnie des deux américains Elson et Ziska à « La Vieille Grille » sous le nom de « Gong Full Moon Fantastical ». Au même programme figurent le jazzman Ornette Coleman, Yoko Ono et l’artiste français Jean-Jacques Lebel.

Le « Gong Full Moon Orchestral » jouera aussi à Stockholm, au Museum of Modern Art for the Bombay Free School avec Don Cherry, avant que l’arrestation de leurs deux compagnons hippy américains, pris au Kennedy Airport avec cinq kilos de haschisch, mette fin à l’aventure. Mais au cours d’un des happenings à « La Vieille Grille », Daevid est présenté à  Jérôme Laperousas. Enthousiaste, le  jeune réalisateur qui à seulement 19 ans a déjà reçu un Oscar pour un programme télé, lui propose de tourner un clip, et le présente au bassiste Patrice Fontaine et au batteur Marc Blanc. Le nouveau groupe à peine constitué se met au travail.

Quand Captain Beefheart se produit à Rome lors d’un festival, toute la troupe s’engouffre dans une minuscule Coccinelle Volkswagen pour rencontrer le « barde psychédélique ». Arrivés un jour trop tard après un voyage épique, ils ne verront pas le fameux « Captain » avant de reprendre la route pour Paris.

Au retour, nous sommes en mai 68, la ville est en état de choc. Les étudiants se sont révoltés en masse et les affrontements avec les CRS ont fait de nombreux dégâts. Sur la rive gauche de la capitale s’étalent carcasses de voitures brûlées et amoncellement de barricades.

Jérôme, avec une équipe de l’ORTF, décide de filmer le « Bananamoon Band » se produisant devant un groupe de lutteurs bodybuildés et huilés dans un club de sports de la rue de sèvres. Découragé au bout d’une heure de travail harassant, il décide de poursuivre l’expérience au milieu des événements. Entre le Boulevard St Germain et Saint Michel, Daevid Allen est filmé déambulant, affublé d’une robe en velours noir et d’un casque colonial, jouant les faux reporters et haranguant la foule. A une troupe de CRS médusés, il distribue des nounours en peluche, assimilant les gardes républicains à des petits garçons en train de jouer à la guerre. Jérôme et son équipe filment des carcasses de voitures, mais pris à partie par des étudiants militants qui n’apprécient pas cette comédie, le tournage tourne court. Le lendemain, Jérôme est viré de l’ORTF, ce qui n’empêche pas la troupe d’assister à l’occupation de la Maison de la Radio et de s’y barricader avec les occupants. Entre son entourage trop compromis dans les évènements et la chasse aux gauchistes à cheveux longs, qui lui vaut un bon coup de matraque sur le crâne, Daevid et Gilly décident de se réfugier en juin à Deià, sur l’ile de Majorque, pour continuer leur pratique de la méditation et se remettre au travail.

Le groupe repart en direction d’Avignon où le Living Theater devait donner des spectacles. Trop tard, la troupe a été chassée de la ville par un groupuscule fasciste. Direction Aix en Provence pour un Jazz Festival où ils vont se produire au côté du Gunter Hampt Quartet, dans lequel joue un certain  John MacLaughlin. Accueilli durant quelques jours dans une villa de la Côte d’Azur chez l’une de leur relation connue sous le nom de « Madame Scopitone »,  pour réaliser un film avec l’espoir de le diffuser dans les juke-boxes vidéo, nouveauté qui fait fureur en France à l’époque. Mais la proposition tourne court et le groupe reprend la route vers Avignon pour rejoindre Bob Benamou, un philanthrope, antiquaire aux puces de Saint Ouen qui a acquis plusieurs ruines à rénové à Montaulieu. Quelques semaines plus tard, le Banamoon band retourne dans les montagnes de Deia et donnent des concerts dans des parties privées et un club de Palma.

En novembre 68, le groupe est hébergé dans la maison de Bob Benamou à Montailieu pour plusieurs mois avec en contrepartie la tâche de planter des sapins à flanc de montagne… le groupe reprend ses expériences musicales.

Daevid et Gilly achètent une maison en ruine dans la vallée pour une bouchée de pain. Quelques mois plus tard, alors que leurs deux musiciens français ont décidé de créer leur propre groupe « Ame son », Daevid se rend à Paris pour signer avec Jean Karakos sur  le label Byg. « Magick brother : Magick Sister », premier album de Daevid et Gilly sous le nom de Gong sera enregistré en septembre 69.

Les enregistrements du Bananamoon Band figurant sur ce disque sont issus des sessions enregistrées aux studios CBE en mars 1968, à Antibes (chez Mme Scopitone) en juillet 68 et en aout 68 au Banana Moon Observatory à Deia.


Disponible chez Monster Melodies